Affaire Oscar Pistorius : l’athlète sud-africain bientôt fixé sur une possible libération

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Juste avant la Saint-Valentin, il y a dix ans, tout a basculé le jour où il a tué sa petite amie. La moitié de sa peine de prison purgée, l’ex-champion paralympique Oscar Pistorius, aujourd’hui âgé de 36 ans, sera bientôt fixé sur une possible libération conditionnelle.

Une commission se réunit, vendredi 31 mars, à Pretoria pour décider ou non de libérer de façon anticipée l’ancien roi des stades amputé des deux jambes et condamné pour le meurtre en février 2013 de Reeva Steenkamp, ont indiqué le ministère de la justice et l’administration pénitentiaire sud-africains.

La décision du comité, notamment composé de représentants des services pénitentiaires, de la police et de simples civils, devrait être rendue dans les jours à venir, après délibération. La loi sud-africaine prévoit qu’un condamné puisse, une fois la moitié de sa peine effectuée, bénéficier d’un aménagement de peine.

Oscar Pistorius, condamné en appel à treize ans et cinq mois de réclusion en novembre 2017, est éligible depuis juillet 2021. Son comportement en détention, son état physique et mental ainsi que le risque de récidive seront scrutés. « La commission doit déterminer si l’objectif de l’emprisonnement a été atteint », a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’administration pénitentiaire, Singabakho Nxumalo.

La longue procédure, débutée il y a plus d’un an, a notamment inclus une rencontre en 2022 avec les parents de la victime. Ils s’étaient alors dits choqués par l’idée d’une remise en liberté du meurtrier de leur fille.

Saga judiciaire

La nuit du 13 au 14 février 2013, l’athlète sud-africain est dans sa résidence ultra-sécurisée de Pretoria avec sa compagne. Convaincu qu’un cambrioleur a réussi à s’introduire, il tire à travers la porte des toilettes. Reeva Steenkamp, mannequin de 29 ans, est tuée de quatre balles de fusil.

Sextuple champion paralympique, Oscar Pistorius est à l’époque riche, célèbre et au sommet de la gloire. Un an plus tôt, il est entré dans la légende en s’alignant avec ses prothèses de carbone aux côtés des valides aux 400 mètres des Jeux olympiques de Londres, une première pour un double amputé. « Blade Runner », comme il est surnommé à l’époque, est arrêté au petit matin du 14 février. Il plaide la méprise. Inculpé pour homicide involontaire, il est condamné en 2014 à cinq ans de prison en premère instance. L’ex-star des stades pleure lors de son procès retransmis en direct sur les télévisions.

Le parquet exige une requalification pour meurtre et fait appel. Apparaissant devant les juges sur ses moignons, il se montre alors « brisé », selon la défense. Le monde se passionne pour l’affaire et la saga judiciaire tient les médias en haleine : l’ancien champion est condamné à six ans de prison pour meurtre en 2016. Sauf circonstances exceptionnelles, la peine plancher pour meurtre en Afrique du Sud est de quinze ans. Le parquet estime donc que la justice s’est encore montrée trop clémente et fait à nouveau appel. En 2017, la Cour suprême d’appel condamne Oscar Pistorius à treize ans et cinq mois de prison.

Les parents de Reeva Steenkamp déclarent à la presse que leur fille « peut enfin reposer en paix ».

Lâché par ses sponsors, ruiné, l’idole des stades vend sa maison pour payer ses avocats. Il est incarcéré dans une prison près de Pretoria.

La mère de la victime, June Steenkamp, sera présente à l’audience vendredi, a précisé à l’AFP Tania Koen, avocate des parents. Le père, Barry Steenkamp, ne pourra s’y rendre pour des raisons de santé mais le couple soumettra ses arguments par écrit. « Ensuite la loi suivra son cours », a expliqué l’avocate, sans donner plus de détails sur l’état d’esprit des Steenkamp. En cas de refus de liberté conditionnelle, le détenu pourra réclamer un réexamen de sa demande.

Le Monde avec AFP

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