
Président de la Société d’études jaurésiennes et historien spécialiste des gauches françaises, Gilles Candar revient sur la crise interne que traverse le Parti socialiste, alors que son congrès visant à élire une nouvelle direction devait s’ouvrir vendredi 27 janvier à Marseille.
<h3 class="article__question">De quoi le congrès de Marseille est-il le signe ?</h3> <p class="article__paragraph ">Ce congrès est le signe d’un spectacle lamentable, pas parce que les majorités sont courtes, mais parce que le Parti socialiste (PS) renoue avec de mauvaises habitudes, ce que Jaurès appelait les <em>« misères »</em> du PS. Le congrès de Reims (2008), entre Ségolène Royal et Martine Aubry, et le congrès de Rennes (1990), entre Lionel Jospin et Laurent Fabius, ont été des moments de déchirement et d’accusations réciproques. Mais au-delà du retour de ces mauvaises habitudes face à un score serré, on assiste à une crise qui touche tous les partis, jusqu’au Parti communiste qui vote dans les jours qui viennent, a un socle militant rétréci et a connu des moments de démocratie interne qui dégénèrent.</p> <h3 class="article__question">Les divisions s’articulent-elles autour de la participation à la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) ?</h3> <p class="article__paragraph ">En réalité, la majorité d’Olivier Faure est plus réduite s’il s’agit de le désigner premier secrétaire que sur la question de la Nupes, qui est plus consensuelle. Nicolas Mayer-Rossignol affirme ne pas être contre la Nupes mais plutôt dans un « oui mais ». Le reproche fait à Olivier Faure est plus ancien que la coalition électorale, c’est celui de l’« effacement », le fait par exemple de n’avoir conduit ni la liste aux européennes (de 2019) ni celle des régionales (de 2021), de ne pas s’affirmer davantage, ni dans les médias ni dans l’animation de son parti. Quant à l’accord de la Nupes, c’est surtout la répartition des circonscriptions qui a été source de critiques et de mécontentement…</p> <p class="article__paragraph ">Pour le reste, après la présidentielle de 2022, il n’y avait pas d’autre voie, à part déployer le drapeau et aller au scrutin pour faire élire une poignée de députés. La majorité des adhérents, mais aussi des électeurs, estime qu’il fallait faire la Nupes.</p> <h3 class="article__question">L’avenir de la Nupes dépend-il de l’issue du congrès ?</h3> <p class="article__paragraph ">L’avenir de la Nupes ne dépend pas que des socialistes. Organisations locales ou pas ? Unité de candidature à chaque scrutin ? Le cadeau empoisonné de la tête de liste aux européennes de 2024<strong> </strong>a été refusé par Nicolas Mayer-Rossignol, mais il témoigne d’un « bougé » intéressant : l’idée d’une liste socialiste autonome. C’est risqué si on pense au seuil de 5 % requis pour envoyer des députés au Parlement européen. Mais, sinon, quelle solution ? Une entente avec les écologistes ? Le Parti communiste français ? La France insoumise (LFI)<em> </em>?</p> <p><strong>Il vous reste 53.88% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.</strong></p>
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