
Le Congrès de Marseille, censé réconcilier la famille socialiste, n’y a rien fait. Le parti à la rose continue de se déchirer sur la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Au cœur des divergences, l’Ariège, où s’est tenu dimanche 26 mars, le premier tour d’une législative partielle dans la première circonscription. Le résultat, qui a placé en tête Bénédicte Taurine, la candidate LFI étiquetée Nupes, avec 31,18 % des voix, et en deuxième position, la dissidente socialiste Martine Froger (26,42 % des voix), a été une nouvelle preuve de la fracture du Parti socialiste (PS).
Les deux chefs de file des courants anti-Nupes, Nicolas Mayer-Rossignol, également premier secrétaire délégué du PS, et Hélène Geoffroy, la maire de Vaulx-en-Velin, derrière laquelle se sont placés les partisans de François Hollande, ont chaudement salué l’arrivée au second tour de Martine Froger, qui a devancé de peu la candidate RN (24,78 %), tandis que Renaissance, le parti d’Emmanuel Macron, a plongé de 9 points par rapport aux résultats de l’an passé (10,69 %). Martine Froger a également reçu les félicitations de la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, qui a mis toutes ses forces militantes dans cette campagne, de la maire de Paris, Anne Hidalgo, et de l’élu de Montpellier, Michaël Delafosse.
Dans un premier temps, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, n’a pas pris personnellement position. C’est la direction du parti qui a pris la parole dimanche soir, invitant la dissidente au « désistement républicain », au motif qu’il était « traditionnel à gauche » d’éviter « de faire arbitrer un second tour par la droite et l’extrême droite ». Elle a également regretté que sa présence ait empêché l’élection de la candidate « insoumise » dès le premier tour. Une analyse opposée à celle de Nicolas Mayer-Rossignol, qui considère que la dissidente a au contraire permis d’éviter un duel Nupes-RN. « Jamais les voix de Martine Froger ne se seraient reportées sur la candidate LFI », affirme le maire de Rouen, pour lequel un désistement ne serait légitime que dans l’hypothèse d’une triangulaire.
Un second tour incertain
Dénonçant les « petites tambouilles » au détriment des « convictions », l’élu regrette aussi que le communiqué publié dimanche soir se soit fait sans concertation, en rupture avec « l’accord politique signé au Congrès de Marseille » entre son courant et celui d’Olivier Faure. Le secrétaire national du PS chargé de l’Europe, Christophe Clergeau, lui retourne la critique, rappelant à ce dernier qu’il s’était « engagé à respecter les décisions prises par les instances du parti ». De fait, le soutien à Bénédicte Taurine avait été voté par le conseil national le 11 mars dernier. Mais pour l’élu rouennais, la situation a changé. « Est-ce que, quand on est socialiste, on n’a plus le droit de soutenir un candidat socialiste ? », fait-il mine de s’interroger.
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