En Italie, un fait divers relance le débat sur la détention d’armes à feu

3 minutes, 6 seconds Read

C’est une banale réunion de copropriété qui a viré au drame. Dimanche 11 décembre, un homme a fait irruption dans un bar de Fidene, un quartier du nord-est de Rome, tuant quatre femmes. Le meurtrier, Claudio Campiti, âgé de 57 ans, a raconté à la police être passé à l’acte en accusant le syndic d’agir « comme des mafieux ». Sur son blog, il avait confié vivre sans eau et électricité pour cause de factures impayées.

      <p class="article__paragraph ">Ce drame n’aurait pu noircir que la page des faits divers des journaux italiens s’il ne soulevait pas la question sensible des armes à feu dans la péninsule italienne. Car l’arme de Campiti, un pistolet Glock calibre 45, a été dérobée dans un club de tir romain, sans que cela ait été signalé. Par ailleurs, les premières investigations sur le passé du tueur ont révélé que le permis de port d’arme lui avait été retiré en 2018.</p>          <p class="article__paragraph ">La possession d’armes de poing chez les Italiens est une véritable zone grise, faite de vide juridique et de manque de volonté politique. <em>« Si l’on s’arrête à la question de savoir pourquoi une personne a pu sortir une arme d’un club de tir, on passe à côté du problème</em>, confie Giorgio Beretta, membre de l’Opal, l’Observatoire sur les armes légères et les politiques de défense de Brescia (Nord). <em>Le véritable problème est dans le manque de transparence et de suivi des contrôles, aucune norme en Italie n’exige les vérifications adéquates. »</em></p>          <p class="article__paragraph ">La législation est, en effet, étonnamment permissive. En 2022, en Italie, tout citoyen qui ne souffre pas de problèmes mentaux ou d’addiction à la drogue ou à l’alcool peut obtenir un permis de port d’arme. Seule une autocertification suffit, contresignée par un médecin traitant, ce qui laisse des failles évidentes, souligne M. Beretta. Le renouvellement des licences, tous les cinq ans, se fait presque sans aucune expertise psychiatrique ni contrôle médical avancé. Autre aberration pour le chercheur : l’absence d’antivols sur les armes des stands de tir, quand les bouteilles d’alcool dans les supermarchés en sont, par exemple, dotées.</p>          <h2 class="article__sub-title">« Se faire justice soi-même</h2>          <p class="article__paragraph ">D’après Giorgio Beretta, auteur de l’ouvrage <em>Il Paese delle armi</em> (« Le pays des armes », (Altreconomia, non traduit),<em> </em>3 à 4 millions d’armes légères circulent en Italie. Un arsenal utilisé à des fins de défense personnelle, pour la chasse ou encore le tir en club sportif. Le ministère de l’intérieur reste muet sur le nombre d’armes enregistrées en Italie. <em>« Nous n’avons aucune donnée sur le nombre de licences d’armes. Nous ne savons pas combien d’armes sont chez les Italiens. Mais surtout, on ne sait rien sur les nombres d’homicides ou de tentatives d’homicides commis au moyen d’armes légales »</em>, poursuit Giorgio Beretta.</p>        <p><strong>Il vous reste 44.02% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.</strong></p>    

The post En Italie, un fait divers relance le débat sur la détention d’armes à feu appeared first on Haiti24.

Lot atik