
Eric Zemmour, qui n’a jamais caché le mal qu’il pensait des magistrats en général et de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) en particulier – « ces juges qui foulent aux pieds la démocratie », comme il l’avait dit au Point –, a de quoi se voir conforté dans son sentiment. La CEDH a rejeté, mardi 20 décembre, sa requête contre la France, après sa condamnation définitive pour « provocation à la discrimination et à la haine religieuse » et ses propos sur l’islam tenus en 2016, sur France 5.
<p class="article__paragraph ">Le polémiste d’extrême droite avait été invité, le 16 septembre 2016, dans l’émission « C à vous » après la publication de son treizième livre, <em>Un quinquennat pour rien</em> (Albin Michel), et avait eu quelques phrases définitives sur l’islam. L’association Coordination des appels pour une paix juste au Proche-Orient avait porté plainte, et le tribunal l’avait condamné, le 22 juin 2017, pour les cinq passages poursuivis, à une peine de 5 000 euros – il en risquait 45 000.</p> <p class="article__paragraph ">A la question de savoir s’il estimait qu’il y avait des musulmans en France qui vivaient dans la paix et étaient intégrés, il avait simplement répondu <em>« non »</em>. Il avait ajouté que<em> « les soldats du djihad sont considérés par tous les musulmans, qu’ils le disent ou pas, comme de bons musulmans » </em>; et, pour lui, le djihadisme et l’islam,<em> « c’est égal »</em>.<em> « Nous vivons depuis trente ans une invasion, une colonisation, qui entraîne une déflagration,</em> avait développé le journaliste du <em>Figaro, dans d’innombrables banlieues françaises où de nombreuses jeunes filles sont voilées, c’est également l’islam, c’est également du djihad. » </em>Faut-il alors interdire aux musulmans d’exercer leur religion, avait demandé un journaliste de France 5. <em>« Je pense qu’il faut leur donner le choix entre l’islam et la France »</em>, avait répondu M. Zemmour.</p> <h2 class="article__sub-title">« Attiser un clivage »</h2> <p class="article__paragraph ">La cour d’appel de Paris a considéré, le 3 mai 2018, que seulement les deux derniers passages étaient susceptibles de tomber sous le coup de la loi, et a réduit son amende à 3 000 euros, décision confirmée par la Cour de cassation le 17 septembre 2019.</p> <p class="article__paragraph ">Devant la Cour européenne, l’avocat d’<a href="https://www.lemonde.fr/eric-zemmour/">Eric Zemmour</a>, Mᵉ Antoine Beauquier, a soutenu que cette condamnation était une atteinte à son droit à la liberté d’expression et que ses propos relevaient d’un débat d’intérêt général – deux points que ni la CEDH ni le gouvernement français ne contestent –, mais que le polémiste avait dû donner des réponses courtes aux <em>« questions biaisées, ciblées et provocatrices des journalistes » </em>et qu’une condamnation priverait<em> « les intellectuels comme lui »</em> de prendre part au débat.</p> <p><strong>Il vous reste 40.92% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.</strong></p>
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