Kurdes tués à Paris : le suspect mis en examen pour assassinat, le caractère raciste de l’attaque retenu

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William M., soupçonné d’avoir assassiné trois Kurdes vendredi à Paris, a été mis en examen, lundi 26 décembre, pour «  assassinat et tentative d’assassinat en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion » ainsi que pour « acquisition et détention non autorisées d’arme », selon les informations communiquées par une source judiciaire à l’Agence France-Presse (AFP). Retraité de la SNCF, âgé de 69 ans et de nationalité française, il a été placé en détention provisoire.

        <p class="article__paragraph ">Le mobile raciste des faits s’était confirmé pendant sa garde à vue : William M. avait dit aux enquêteurs ressentir une <em>« haine des étrangers devenue complètement pathologique »</em> depuis le cambriolage de son domicile en 2016, a relaté la procureure de Paris, Laure Beccuau. Il s’est décrit comme <em>« dépressif »</em> et <em>« suicidaire »</em> et, selon M<sup>me </sup>Beccuau, a ajouté : <em>« mais avant de me suicider, j’ai toujours eu envie d’assassiner des migrants, des étrangers »</em> depuis ce cambriolage.</p>            <p class="article__paragraph ">Vendredi au petit matin, il s’est rendu armé à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) <em>« pour commettre des meurtres sur des personnes étrangères »</em>, a poursuivi la procureure. Mais, faute de monde notamment, il a renoncé à son projet. Après être repassé au domicile parisien de ses parents, où il vivait, il s’est rendu à pied rue d’Enghien (10<sup>e</sup> arrondissement) vers le Centre culturel kurde Ahmet-Kaya, dont il connaissait la localisation.</p>            <h2 class="article__sub-title"><strong>« Tous les migrants » visés</strong></h2>            <p class="article__paragraph ">Le sexagénaire a alors ouvert le feu avec une arme de poing, tuant deux hommes, Mir Perwer, un chanteur kurde réfugié politique, et Abdurrahman Kizil, ainsi que la responsable du Mouvement des femmes kurdes en France, Emine Kara. Trois autres hommes ont été blessés. Cinq des six victimes sont de nationalité turque, la dernière de nationalité française.</p>                 <p class="article__paragraph ">Lundi, l’affaire a, par ailleurs, pris un tournant diplomatique. L’ambassadeur de France en Turquie a été convoqué par le gouvernement turc. Ankara proteste contre ce qu’elle perçoit comme une <em>« propagande anti-Turquie »</em> en France, selon une source diplomatique turque. <em>« Nous avons exprimé notre mécontentement face à la propagande lancée par les cercles du PKK </em>[Parti des travailleurs du Kurdistan]<em> contre notre pays, le gouvernement français et certains politiciens étant utilisés comme des instruments de propagande »</em>, a critiqué cette source auprès de l’AFP.</p>            <p class="article__paragraph ">Depuis la mort des trois Kurdes près du Centre culturel kurde Ahmet-Kaya, siège du Centre démocratique kurde de France (CDKF), considéré comme une émanation du PKK à Paris, la Turquie et ses services secrets sont directement accusés par la communauté kurde en France d’avoir fomenté l’attaque.</p>            <h2 class="article__sub-title">Marche blanche à Paris</h2>            <p class="article__paragraph ">Plus tôt dans la journée, plusieurs centaines de personnes se sont à nouveau réunies à la mi-journée rue d’Enghien pour une marche en hommage aux trois victimes. Des petits autels ont été érigés sur le trottoir où celles-ci ont été abattues, accompagnés de photographies, de bougies et de bouquets de fleurs.</p>                                              <p class="article__paragraph ">Le cortège s’est élancé en direction de la rue Lafayette, dans le même arrondissement de la capitale, où trois militantes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) avaient été tuées le 9 janvier 2013 à Paris. L’assassin présumé des trois militantes du PKK, <a href="https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/07/23/omer-guney-projetait-de-s-evader-de-prison-avec-l-aide-d-un-agent-turc_4695046_1653578.html">Omer Güney</a>, est mort d’une tumeur cérébrale en 2016, quelques semaines avant son procès, et avant que l’enquête française ne puisse faire la lumière sur ses relations avec les services de renseignement turcs, connus sous l’acronyme de MIT. Les parties civiles ont obtenu en 2019 la relance de l’enquête pour examiner leur éventuelle implication. A Paris, lundi, les manifestants scandaient en kurde <em>« Nos martyrs ne meurent pas »</em> et en français <em>« Femmes, vie, liberté »</em>, et réclamaient <em>« </em>[la]<em> vérité et </em>[la]<em> justice »</em>.</p>                                              <section class="author">  <p class="author__detail">  <span class="author__name">Le Monde avec AFP</span>  </p>  </section>    <section class="article__reactions">         </section>   

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