Le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême annule l’exposition de Bastien Vivès

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Il n’y aura pas d’exposition Bastien Vivès à Angoulême. La direction du Festival international de la bande dessinée (FIBD) a décidé d’annuler la carte blanche qui aurait dû être consacrée à l’auteur de bande dessinée français à l’occasion de sa cinquantième édition, du 26 au 29 janvier. Des raisons de « sécurité » ont été mises en avant par la manifestation, mercredi 14 décembre, après plusieurs jours de polémique sur les réseaux sociaux, où de graves accusations étaient formulées à l’encontre du dessinateur : apologie de l’inceste, éloge de la pédopornographie, culture du viol…

« Dans ce laps de temps très bref, des faits nouveaux ont radicalement changé la nature de cette situation et imposent dorénavant au festival la nécessité d’annuler cette exposition, explique le communiqué du FIBD. Ainsi, des menaces physiques ont été proférées vis-à-vis de Bastien Vivès. Il n’est dès lors pas possible pour l’événement d’envisager que sa programmation puisse faire peser de tels risques sur un auteur et, potentiellement, dans quelques semaines, sur ses festivaliers. D’autres précédents nous le démontrent. »

L’emballement de ces derniers jours a clairement fait basculer le FIBD dans une logique opposée à celle qui prévalait jusque-là – un maintien de l’exposition au nom de la liberté d’expression, ceci avec le soutien tacite du ministère de la culture. « On a changé de dimension. A l’évidence, des gens ont quitté leur écran pour envisager de passer à l’acte dans la vraie vie », explique-t-on à la direction du festival. Les menaces de mort envoyées sur le téléphone portable de Bastien Vivès, les appels menaçants reçus chez ses maisons d’édition (Casterman, Glénat) et les intimidations à l’encontre d’un salarié du festival ont conduit à la déprogrammation de l’exposition, à trois jours d’une manifestation que prévoyaient d’organiser les détracteurs du dessinateur, devant le ministère de la culture.

« Ni Matzneff ni PPDA »

Avant d’en arriver là, le FIBD avait envisagé une « prise de position » en faveur de « la cause de l’enfance et des femmes ». Bastien Vivès, lui-même, n’excluait pas d’aller débattre sur place, pendant le festival, afin de s’expliquer sur la partie de son œuvre qui fait tant débat. C’est bien, en effet, sur des albums de second plan déjà publiés, et non sur l’exposition elle-même (composée de créations originales, comme l’a rappelé le FIBD), que s’adosse en partie la controverse – notamment Petit Paul (Glénat, 2018), un récit pour adultes mettant en scène un garçon de 10 ans doté d’un pénis démesuré qui déclenche des pensées salaces chez les femmes de son entourage. Une pétition réclamant son retrait – ce que firent in fine les réseaux de librairies Cultura et Gibert Joseph – avait rassemblé, à l’époque, 3 000 signatures. Il y en avait plus de 100 000, mercredi 14 décembre, sur la pétition lancée par le mouvement #bebravefrance, demandant la suppression de l’exposition d’Angoulême.

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Lot atik