L’économie allemande résiste mieux à la crise que prévu, dopée par la consommation

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Malgré l’ampleur de la crise énergétique qui la frappe, l’Allemagne résiste. Et les experts de la conjoncture reconnaissent que beaucoup de prévisions sur l’évolution de la première économie européenne ont été trop pessimistes. C’est ce qui ressort des analyses de l’institut Ifo et du ministère fédéral de l’économie, publiées mercredi 14 décembre, qui tablent sur une récession légère voire une stagnation de l’Allemagne en 2023, même si les perspectives restent incertaines.

Pour l’année en cours, l’institut Ifo a même relevé ses estimations, avec une croissance attendue à 1,8 %, contre 1,6 % jusqu’ici. Un résultat très honorable vu le choc encaissé par le pays en 2022. « Le troisième trimestre, en particulier, a été bien meilleur que prévu », a expliqué Timo Wollmershäuser, mercredi matin, à Berlin, lors d’une conférence de presse.

L’économie allemande a enregistré une solide progression de 0,4 % à l’automne, a rapporté l’office des statistiques, le 25 novembre. Cela ne devrait cependant pas permettre d’éviter une récession cet hiver, estime le directeur des prévisions. « On aura une contraction du produit intérieur brut [PIB] pendant les deux trimestres de l’hiver 2022-2023. Puis l’activité repartira à la hausse. En 2023, [elle] devrait baisser de seulement 0,1 %. »

Bonne tenue du marché du travail

Le plus étonnant a été le comportement des consommateurs, en pleine forme. En dépit de l’inflation historique – actuellement à 10 % –, qui rogne leur pouvoir d’achat, les ménages ont rattrapé les dépenses non effectuées pendant la pandémie, soit en puisant dans leurs économies, soit en profitant des aides accordées par l’Etat pour atténuer la crise énergétique.

Tout montre que les Allemands ont fêté le retour de la liberté de voyager et de sortir : les secteurs du commerce, des transports, de l’hôtellerie et des services ont fortement progressé. La bonne tenue du marché du travail a sans doute aussi contribué à cette confiance : 46,2 millions de personnes travaillaient outre-Rhin, à l’automne. C’est un nouveau record historique, auquel ont contribué les réfugiés ukrainiens arrivés en Allemagne, dont 20 % travaillent, a souligné l’Ifo.

Côté entreprises, la situation est plus contrastée. Les groupes très gourmands en énergie comme la chimie, la fabrication d’acier, de papier ou de verre ont dû fortement abaisser leur production, ce qui a permis de diminuer la consommation de gaz. Mais le reste de l’industrie continue à profiter de carnets de commandes pleins, les entreprises s’étant, semble-t-il, adaptées à la réduction, puis à l’arrêt des livraisons de gaz russe survenus cet été.

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