
Sur le site SeLoger, qui affiche en continu 1 million de petites annonces immobilières, un nouveau critère de recherche des biens à louer ou à vendre vient de faire son apparition : le diagnostic de performance énergétique (DPE). Entre les cases permettant de cocher les offres avec ascenseur et les annonces uniquement avec photos, l’internaute peut désormais sélectionner les logements classés de « A » (extrêmement performant) à « F » ou « G » (consommation énergétique excessive).
« Il y a cinq ans, tout le monde se fichait du DPE, mais aujourd’hui ce critère est devenu aussi important qu’un balcon ou un parking, justifie Thomas Lefebvre, le directeur scientifique de SeLoger et de l’agrégateur de données immobilières MeilleursAgents. La loi Climat et résilience est venue bouleverser le comportement des Français. »
Le texte a interdit à la location les pires passoires thermiques (classées « G+ ») depuis le 1er janvier 2023, une interdiction qui sera étendue à tous les biens classés « G » en 2025, aux « F » en 2028 et aux « E » en 2034. Une mesure dont l’objectif est de pousser les propriétaires bailleurs à engager des travaux de rénovation, pour faire baisser les émissions de gaz à effet de serre – alors que le secteur du bâtiment produit chaque année près du quart des émissions nationales.
Durcissement des diagnostics
SeLoger, qui regroupe les annonces de quelque 30 000 professionnels de l’immobilier, constate que ces mesures coercitives se sont déjà traduites par une progression importante des mises en vente de passoires thermiques, dès 2021. Au quatrième trimestre de 2022, les logements « F » et « G » représentaient 19 % de l’ensemble des biens mis en vente sur le site immobilier, contre 11 % deux ans plus tôt, indique le groupe dans une enquête publiée mercredi 1er février.
Si cette hausse peut aussi s’expliquer par une obligation plus stricte d’afficher les DPE sur les annonces et par un durcissement des diagnostics, elle tient surtout, selon Thomas Lefebvre, au comportement de propriétaires « qui anticipent la perte de valeur de leur bien et ne veulent pas faire de travaux, le tout dans un contexte de crise énergétique ». Ce mouvement de ventes accroît la tension sur le marché locatif : le volume d’annonces de location de « passoires » a ainsi reculé de 40 % en France sur douze mois et, à Paris, le nombre de passoires thermiques à louer a même chuté de 60 % sur la plate-forme.
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