
Jamais la France n’a eu des stocks de gaz aussi pleins. A tel point qu’ils vont devoir être « un peu » vidés dans les prochaines semaines pour respecter des « contraintes techniques », a annoncé, mercredi 18 janvier, le gestionnaire du réseau de transport de gaz GRTgaz.
Les stockages sont « historiquement bien remplis » avec un niveau qui atteignait le 15 janvier 80 % de leur capacité, bien au-delà de la moyenne de 55 % observée sur les six dernières années à la même époque, signale le gestionnaire dans son actualisation des « perspectives gazières » pour l’hiver publiée sur son site Internet.
Surveillés comme le lait sur le feu depuis l’été, ces stockages étaient « cruciaux » pour le passage de l’hiver, en raison des craintes liées au tarissement du gaz russe depuis le début de la guerre en Ukraine, il y a maintenant près d’un an.
Ironie de la situation, les stocks sont désormais tels qu’ils ont besoin de « respirer », c’est-à-dire d’avoir du mouvement sortant et entrant. « Il va donc falloir les vider un peu », a résumé à l’Agence France-Presse Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz. Leur niveau atteint 106 TWh, soit près du quart du gaz consommé en France en 2021 (474 TWh).
« Les contraintes techniques des stockages français leur imposent (…) “une respiration” pour conserver leurs performances pour les hivers à venir. Une baisse significative du niveau de remplissage est donc à prévoir dans les semaines à venir », explique GRTgaz dans sa note.
Températures clémentes et sobriété
Les stocks pourraient alors descendre à un niveau plus proche de 60 %, « c’est une baisse significative, mais qui a lieu tous les ans », selon M. Trouvé. « Les fournisseurs de gaz qui réservent des capacités de stockage ont un niveau maximal de quantité de gaz à ne pas dépasser à une certaine date, donc il faut qu’ils prennent leurs dispositions pour les vider suffisamment », a-t-il précisé. « On peut s’attendre dans les prochaines semaines qu’ils en sortent un peu plus des stockages et qu’ils en fassent venir un peu moins », a-t-il ajouté.
Le gaz russe représentait 17 % du gaz consommé en France avant le conflit. Le pays a dû recourir l’année dernière à des apports de gaz acheminés par gazoduc depuis la Norvège et en gaz naturel liquéfié (GNL), convoyé par bateau, pour remplir ses réserves, et participer à l’approvisionnement de l’Europe, notamment de l’Allemagne, très dépendante du gaz russe.
Forts de ces « approvisionnements soutenus », les stockages français ont été économisés à la faveur des « températures clémentes jusqu’à la mi-novembre » et des efforts de sobriété, qui se sont traduits par une « baisse de consommation » de 12,8 % entre le 1er août et le 15 janvier.
Si bien que GRTgaz juge « très improbable » le « risque d’un déficit de gaz en volume » sur le reste de l’hiver en France, même s’il persiste un « risque résiduel sur quelques jours » en cas de grand froid et de baisse des approvisionnements.
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