La deuxième place de Ligue 1 tendait les bras, samedi 28 janvier en soirée, à l’Olympique de Marseille, mais les joueurs d’Igor Tudor n’ont pas profité du nul concédé dans l’après-midi par le Racing Club de Lens. L’OM, qui avait remporté ses six derniers matches de championnat, a été ralenti (1-1) par Monaco à l’issue d’un match où chaque équipe a dominé une période.
L’écart entre Lens (deuxième avec 45 points), Marseille (43 pts) et Monaco (38 pts) ne change donc pas, tandis que le Paris Saint-Germain aura l’occasion de prendre cinq unités d’avance sur les Nordistes s’il bat Reims dimanche soir pour clore cette 20e journée de championnat.
Au Stade-Vélodrome, samedi, les Marseillais ont été bousculés par les Monégasques pendant les quarante-cinq premières minutes, concédant nombre d’occasions franches à cause d’un déséquilibre assumé mais risqué. Ils ont ainsi continué à se découvrir après l’ouverture du score contre son camp de Jordan Veretout, qui a dévié dans ses propres cages un coup-franc d’Alexandre Golovine (17e), et auraient pu être menés plus largement au score si Wissam Ben Yedder avait été plus précis.
Le capitaine de l’ASM a trop croisé sa frappe alors qu’il était en très bonne position dans la surface de réparation, puis il a manqué un duel avec Ruben Blanco en choisissant de piquer le ballon au-dessus du gardien marseillais titulaire en l’absence de Pau Lopez blessé.
La tendance s’est totalement inversée après la pause : les Marseillais ont largement dominé dans la foulée de l’égalisation d’Alexis Sanchez (47e), bien placé pour reprendre une intervention médiocre du gardien monégasque Alexander Nübel. L’attaquant chilien a été omniprésent, formidable d’abnégation dans un match très rythmé et plaisant. « Aujourd’hui, je lui donne 10/10, il a fait un match de champion, ce qu’il est, l’a encensé Igor Tudor. C’est un garçon en or, avec un grand cœur, le sens des responsabilités. Il veut faire tourner les matchs et toujours aider l’équipe. »
« A quoi sert la VAR ? »
Nuno Tavares s’est aussi démultiplié et a beaucoup tenté, en vain. Leonardo Balerdi a, lui, manqué de peu de donner l’avantage à l’OM, quand sa tête à bout portant a mené le ballon sur la transversale, puis Sead Kolasinac a frappé au-dessus. Sur cette action, l’OM aurait voulu obtenir un penalty pour le tacle de Maripan sur Kolasinac dans la surface, mais l’arbitre Jérémie Pignard, malgré les protestations olympiennes, n’a pas bronché, à la grande colère du président marseillais Pablo Longoria et d’Igor Tudor.
« A quoi ça sert, la VAR [l’arbitrage vidéo], à quoi ça sert ? », s’est demandé le Pablo Longoria, très énervé dans les couloirs du Vélodrome, selon des images diffusées par Canal +. « Pour moi, c’est penalty et rouge net. C’est la plus grosse erreur que j’ai vue depuis qu’il y a la VAR dans le foot. C’est quelque chose d’inexplicable et inacceptable », a de son côté jugé Tudor en conférence de presse.
Après cet incident, la fin de match a encore été ébouriffante entre crampes et derniers rushs plus ou moins lucides. Les deux équipes auraient pu arracher la victoire mais se séparent à égalité (1-1). Malgré ce match nul, les supporters marseillais ont tout de même de quoi se réjouir : le club a annoncé un peu plus tôt samedi un « accord de principe » avec Angers pour faire venir le milieu marocain Azzedine Ounahi.
Lens patine
Dans l’après-midi, Lens avait été tenu en échec à Troyes (1-1), confirmant une tendance : les Sang et Or ne parviennent pas à enchaîner deux victoires en championnat depuis la reprise post-Mondial. Au Stade de l’Aube, les joueurs de Frank Haise ont même été menés pendant la majeure partie du match. Une frappe croisée du pied gauche de Yasser Larouci (50e) a permis à Troyes d’ouvrir le score, alors que l’Estac aurait pu bénéficier d’un pénalty quelques instants plus tôt.
Lens dominait alors mollement, et a continué ses efforts sans trouver la faille à cause de maladresses devant les buts. C’est finalement la recrue hivernale venue de Strasbourg, Adrien Thomasson, qui a réussi à égaliser en étant au bon endroit au bon moment (88e) à la conclusion d’une action confuse, à l’image du match des Lensois.
Que de regrets pour Troyes, qui avait eu l’opportunité de doubler la mise par Rony Lopes à deux reprises : après un déboulé de Mama Baldé d’abord (77e), puis dans la surface dans la foulée d’un contre (85e), mais ses frappes du pied droit − son mauvais pied − se sont envolées.
Lens a poussé, se procurant une dernière occasion par Przemyslaw Frankowski, qui a choisi de frapper plutôt que de centrer, alors que ses coéquipiers étaient nombreux dans la surface de réparation troyenne.
« Il y a plusieurs sentiments, estimait après a rencontre l’entraîneur lensois Franck Haise. Le tout premier, c’est la satisfaction de ne pas avoir perdu, d’avoir été chercher cette égalisation logique, surtout qu’ils ont la balle de 2-0. Le deuxième, c’est la déception de ne pas avoir pris les trois points dans un match qu’on a dominé à 95 %. Le troisième, c’est qu’il faut être plus juste contre ce type d’adversité. Affronter des équipes fermées, ça fait partie du jeu. »
Mais Lens est encore dauphin de la Ligue 1.
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