
Un message alarmant, alertant sur l’hospitalisation d’un de leur enfant et leur demandant de venir au plus vite : plusieurs femmes députées du Rassemblement national disent avoir été la cible, lundi 6 février, d’une tentative d’intimidation visant à les faire quitter l’Assemblée nationale au moment où une demande de référendum, portée par le RN, était examinée. Le Monde a pu écouter un de ces messages vocaux, où un homme se présentant comme travaillant dans un hôpital, leur dit qu’elles sont « attendues au plus vite » et donne un numéro de téléphone.
La présidente du RN, Marine Le Pen, a dénoncé « une manœuvre particulièrement dégueulasse » : « Evidemment elles sont sorties catastrophées de l’hémicycle avant de se rendre compte qu’elles avaient été plusieurs à recevoir ces messages (…) Le but était de les éloigner de l’hémicycle au moment opportun ».
« Que des gens osent utiliser ce type de méthode est lamentable », a-t-elle fustigé, au moment où l’Assemblée devait se prononcer sur une demande de référendum portée par le RN, hostile à la réforme des retraites. « Nous allons trouver qui a commis cette infraction car nous allons évidemment déposer plainte et faire analyser les messages », a ensuite dit la présidente du groupe RN devant la presse.
Condamnation par Renaissance et le PS
La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet (Renaissance), a demandé à Mme Le Pen de lui passer « une copie des messages reçus pour qu’on puisse regarder ce qu’il en est ».
Fadila Khattabi (Renaissance), présidente de la commission des affaires sociales, a à son tour dénoncé des intimidations. « Une fois n’est pas coutume, je vais être tout à fait d’accord avec Mme Le Pen. En ce moment, nous sommes plusieurs à recevoir des lettres d’intimidation, j’en ai reçu une, avec des menaces sur nos familles, nos enfants », a-t-elle déploré. « C’est absolument scandaleux, on est dans une République libre, démocratique, les parlementaires que nous sommes n’avons pas de pression à avoir quant à un examen de texte. Nous ne devons pas être intimidés », a martelé la députée macroniste.
Interrogé sur les faux messages reçus par des députées RN pour leur faire quitter l’hémicycle et empêcher le vote de la motion référendaire de leur parti, Olivier Faure a assuré mardi 7 février sur LCI ne pas savoir « de qui ça vient [mais] aucun d’entre nous n’aurait eu l’idée de chercher à éloigner les députés du Rassemblement national par des moyens aussi odieux ».
« Je condamne celles et ceux qui peuvent avoir eu ces gestes-là. On ne joue pas, y compris avec ce type de fakes, qui sont extrêmement angoissants pour ceux qui les reçoivent », a-t-il ajouté, soulignant que « la démocratie ça n’est pas ça non plus ».
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