Serge Bromberg, le patron de Lobster Films, condamné à un an de prison ferme après l’incendie mortel de Vincennes

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Emotion à l’annonce du jugement dans l’affaire de l’incendie de films nitrate, qui avait fait deux morts dans la nuit du 10 au 11 août 2020, à Vincennes (Val-de-Marne), et pour lequel le tribunal correctionnel de Créteil rendait, ce mardi 24 janvier, son jugement.

Les juges ont frappé fort en condamnant à cinq ans de prison, dont un ferme, Serge Bromberg, le patron de Lobster Films, figure du cinéma de patrimoine et propriétaire de ce stock de films hyperinflammables, qui les avait conservés au mépris des règles légales, dans un immeuble habité, où s’était déclaré l’incendie. Même si cette année d’emprisonnement sera aménagée sous forme de détention à domicile sous surveillance électronique, le tribunal va ainsi au-delà des réquisitions du parquet, qui avait demandé, au mois de novembre 2022, quatre ans de prison, dont un ferme, pour le producteur, et 150 000 euros d’amende pour sa société, sans compter les dommages et intérêts à payer aux victimes.

« Assassin ! », a crié, à la fin de l’audience, la sœur d’une des victimes qui, acculée par les flammes, avait sauté du balcon du 4e étage. La deuxième personne décédée avait été retrouvée brûlée vive dans son appartement. « Pour les victimes, le simple fait que mon client soit là, vivant, alors que leurs proches sont décédés, c’est insupportable, convient l’avocat de la défense, Emmanuel Mercinier-Pantalacci, devant un Serge Bromberg impassible, chemise noire, costume sombre, masque foncé sur le visage. Mon client aurait pris vingt ans que cela ne serait encore pas assez, c’est normal. »

Consternation de la défense

La compréhension ne masque pas totalement la consternation dans le camp de la défense. En attendant d’obtenir les motivations du jugement – texte qui peut mettre quelque temps à être produit, souvent au-delà du délai des dix jours accordés pour interjeter appel, Me Mercinier-Pantalacci a décidé de le faire de manière conservatoire. « Nous connaissons la peine, mais pas le raisonnement adopté par le tribunal, explique l’avocat. Quand on se défend, les gens pensent qu’on nie. Si M. Bromberg ne conteste pas sa responsabilité dans ce drame, et qu’il a pleinement conscience des conséquences auxquelles ces faits ont abouti, il nous importe qu’il soit compris. Nous voulons vérifier que nous avons été bien entendus quant aux manquements du Centre national du cinéma. »

Reconnu coupable d’homicides involontaires, de blessures involontaires, de mise en danger de la vie d’autrui et de destruction involontaire de biens par incendie, Serge Bromberg fait appel « de l’action publique uniquement », précise son conseil. Pour ce qui est des dédommagements, la procédure au civil se poursuivra le 9 juin devant le pôle d’indemnisation des dommages corporels.

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Lot atik